07/18/2005

Après Hourtin, Futurinfo jette l'éponge. Qui sera le suivant ?

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Jean-Luc s’étonne qu’après Hourtin, Futurinfo jette l’éponge.


Autant, dans le cas d’Hourtin il s’agissait d’une manifestation à forte notoriété et ancienneté, autant Futurinfo était jeune, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir des ambitions. Dans les deux cas, les événements étaient en province et ce sont bien ceux-là qui pâtissent en général en premier en cas de modification de la dynamique qui les porte.
Car il faut bien reconnaître un changement à ce niveau. Que ce soit Hourtin, dans un aspect plus dilué, ou Futurinfo, sur un positionnement plus spécialisé, ces deux manifestations s’intéressaient tout particulièrement à ce qui tourne autour des aspects publics que sont notamment l’e-administration, l’aménagement numérique du territoire ou les TIC dans l’enseignement et la santé. Or, dans tous ces domaines, nous sommes sorti de la phase de réflexion et de conceptualisation et vivons de plein pied l’exécution des grands chantiers. Les grandes heures des expérimentations touchent à leur fin quand elles ne sont pas terminées. La désaffectation des financeurs et aussi du public participe de l’idée qu’il n’y a plus grand chose à discuter et que les sujets “chauds” sont ailleurs.
À l’appui de ce sentiment, j’observe aussi la baisse de fréquentation dans certains cycles plus spécialisés. Ainsi, les rencontres FING-CT, dont je parlais récemment, très courues à l’époque des discussions de la L1425 et des appels à projets alternatifs, moins maintenant que la loi est en vigueur et les expérimentations sur leurs fins.
En outre, et dans le cas propre à Futurinfo, il faut peut-être également observer le devenir des agences régionales TIC qui les portent, Arantis dans le cas qui nous concerne. Loin de moi l’idée de remettre en cause ce type d’acteur, c’est justement parce qu’ils ont un sens que leur devenir me fait m’interroger. Certaines d’entre-elles vivent en effet beaucoup des appels à projets et ceux-ci risquent fort de se tarir à partir du moment où les enjeux auront été traduits en programmes et chantiers de fonds. C’est le lot de toutes les démarches basées sur des aspects innovants, qui doivent sortir des dimensions novatrices et prospectives pour éviter d’être noyés par la vague qu’elles étaient sensées précéder. Il suffira en effet aux financeurs de se dire que leurs objectifs sont atteints et que d’autres sujets mérite leur attention pour réduire la voilure. Une histoire éculée dans bien des domaines avant les TIC et qui pour ce cas précis a déjà hoqueté avec les EPN ou les démarches d’appui aux PME…
Moins de carottes financières, des marchés ou des secteurs au paysage stabilisé, moins d’actualité et d’orientations stratégiques fortes à l’horizon, bref tous les ingrédients pour banaliser le sujet et impulser une consolidation des événements, dorénavant fréquentés par ceux qui s’intéressent vraiment aux sujets.
Le nombre d’événements va se réduire et souhaitons que ceux qui restent gagnent en qualité.

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