08/08/2005

GoogleMaps, nouvel exemple de notre impuissance

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Mappy.jpgÇa y est, les grands médias commencent à parler de GoogleMaps et comme pour les autres initiatives du géant US, ça ronchonne.
J’entendais ce matin une journaliste de France Inter se plaindre que les photos soient plus précises aux US qu’en Europe et y voir une affirmation de dominance anglo-saxonne. Je crois d’abord qu’elle n’a pas regardé, la qualité des images est inégale partout et l’Europe, la France, de même que des coins obscurs du continent sont très précisément représentés.
Ce qui est inégal, c’est le support cartographique et il ne manque pas services pertinent sur ce point de ce côté-ci de l’Atlantique. À ce titre, il faut souligner que Mappy propose aussi et depuis plusieurs mois des vues satellitaires sur un grand nombre de villes françaises (exemple ci-contre sur La Rochelle), en plus de ses plans de bonne facture.

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Ce qui frappe, c’est que le service couvre la terre entière et même la lune, et qu’il est gratuit. Google marque les esprits et chatouille un orgueil national assez sensible et déjà bien stimulé ces derniers temps.
En fait, je crois que très peu de gens comprennent le modèle économique de Google et ne voit pas autre chose qu’une sorte de provocation à ce qu’une entreprise privée fasse ce qu’on attendrait de grandes institutions publiques ici.
Que Google soit considéré trop nord-américano-centré, c’est à la fois facile et inévitable. C’est même peut-être un peu prétentieux de considérer ainsi que les initiatives planétaires que des français pourraient prendre – publiques comme priéves – ne seraient pas criticables de la même façon.
En fait, comme c’est maintenant systématiquement le cas dès que Google ou un autre fait quelque chose, cela ne fait qu’appuyer un peu plus le doigt là où ça fait mal : l’Etat n’a pas les moyens pour ça, l’Europe n’a pas le consensus et il n’y a pas sur ce continent de géant économiques capables de jouer au même jeu. La France et l’Europe n’ont pas su créer de grand acteurs des TIC et regardent Google et d’autres dominer ce monde. À l’heure où on essaye de nous faire croire que l’Europe sera le phare de l’économie de la connaissance de demain, il serait temps de remettre la charrue derrière les boeufs. Plutôt que de trouver à redire de l’initiative, il vaudrait mieux se demander pourquoi personne ne l’a fait avant et pourquoi il n’y a personne pour relever le gant, en France et en Europe.
Il est sérieusement temps d’en prendre de la graine et de se poser les bonnes questions !

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