11/24/2004

TEOZ le test tant attendu !

Author: Webmaster

Je vous sais nombreux à attendre ce post avec fébrilité. Certains d’entre vous n’ont d’ailleurs pas hésité à m’envoyer un mail pour me demander mon avis sur le nouveau train qui équipe désormais la ligne Limoges – Paris, Paris – Limoges. C’est vrai que mon premier rendez-vous avec le train Téoz fut un rendez-vous manqué. Initialement, j’avais réservé mes billets le 16 novembre, je voulais être le premier à emprunter ce train qu’on nous présente comme le must du confort ferroviaire. L’actualité de .gr m’a contraint à modifier mon agenda la semaine passée et ce n’est qu’aujourd’hui que je goûte aux délices du Téoz. Cette modification soudaine de ma réservation initiale m’a d’ailleurs value quelques déconvenues…

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Première réflexion, il est difficile de prendre ce train. En effet, la réservation y est obligatoire et quand on dit obligatoire, le mot est faible… Finit le temps où vous vous présentiez au guichet quelques minutes avant de partir, finit le temps où vous partiez sur un coup de tête, désormais il faut bien réfléchir à son horaire et surtout RESERVER… On comprend aisément les objectifs économiques de la SNCF dans ce principe de réservation mais c’est mal connaître les contraintes des chefs d’entreprise et les besoins de ses principaux usagers. Nous attendons plus de souplesse. Dans la vie active actuelle, il est difficile de prévoir plusieurs jours à l’avance la date et l’heure de ses trajets, ce n’est d’ailleurs pas IBM qui va me contredire… Pourquoi je parle d’IBM ? Parce qu’en me remémorant la galère que j’ai vécu pour réserver et modifier mes billets Téoz, je ne peux m’empêcher de penser à leur pub actuelle ; vous savez « changement de plan, on avait prévu Londres, finalement c’est Sydney, IBM on demand… ». J’espère pour eux qu’ils n’ont pas des billets Téoz… sinon il va falloir changer de slogan : «  IBM, on demand(e) d’abord à la SNCF pour changer de plan… ».

Avant de monter dans la rame, la SNCF vous met dans l’ambiance. On vous fait comprendre qu’il y a du neuf, on a mis les petites assiettes dans les grandes et on ne lésine pas sur l’accueil des voyageurs. J’ai d’abord cru qu’on voulait donner un côté VIP aux passagers… Le panneau lumineux vous indique que vous allez prendre un Corail Téoz (et que la réservation est obligatoire), des agents SNCF vous accueillent à l’entrée des voies, vous souhaitent la bienvenue (et surtout vérifient que vous avez bien une réservation), les messages sonores vous rappellent que vous allez prendre un Téoz (et que l’accès au train est interdit aux personnes n’ayant pas de réservation). Ce qui pouvait paraître comme un accueil amélioré se transforme finalement en flicage avec un seul mot d’ordre : votre réservation svp !

Mais revenons en au train. 06h43, il fait froid, j’attends impatient le Téoz sur la voie E de la gare des Bénédictins (Limoges). Çà y est, il arrive. On vient de l’annoncer au haut-parleur… Je le devine presque dans la brume limousine, les volutes s’effacent, les vaches s’arrêtent de paître, il s’avance au pas, fier de lui, presque sans bruit. Mais qu’est-ce que c’est que ce train bariolé ? On dirait un train de squatteurs, graphité à mort, un train conçu dans les quartiers Nord. Non là, je suis déçu… l’esthétique extérieur n’a rien d’un must, pour se faire repérer y’a pas mieux… Au moins on va pas passer inaperçu en arrivant à Paris, je vois déjà d’ici les passagers des RER que l’on côtoie en proche banlieue : « Tu vois, y’a pas que chez nous que la petite délinquance fait des ravages, même à Limoges ils tagguent les trains… Tu crois qu’ils touchent aux vaches ? ».

Bon je monte quand même, toute façon je n’ai pas le choix vu que j’ai réservé… La première sensation en entrant dans le wagon est plutôt positive. L’éclairage est agréable, les couleurs dans des tons de crèmes et de beiges sont vraiment réussies, la moquette au sol est elle aussi couleur café mais va-t-elle le rester longtemps ? C’est moins sûr ! Le plus frappant c’est l’ergonomie générale, la disposition des places a été complètement réinventée et j’avoue que c’est bien conçu. Une sensation d’espace prévaut, et on se sent bien tout de suite. Je cherche ma place (ben oui, je vous rappelle que j’ai une réservation…), petit détail, les numéros de place sont digitaux, sympa. Çà y est, je l’ai trouvé, place N°31… Un large fauteuil en cuir de couleur crème m’attend, grande classe… Un appui-tête en tissu (j’espère amovible et lavable) recouvre le sommet du fauteuil particulièrement bien étudié pour faire un somme. L’assise est parfaite et un bouton de réglage électrique de l’inclinaison du fauteuil permet de trouver la bonne posture. En revanche, pour suspendre ma veste de costume… Les tablettes sont un peu moins grandes mais mieux étudiées. Dans le Corail habituel, une fois la tablette rabattue, impossible de bouger, la police ferroviaire utilise d’ailleurs la tablette du corail comme entrave pour le transport de prisonnier. Merveille technologique, une prise de 220 volts ! Finie la rallonge jusqu’à la prise du rasoir dans les toilettes pour recharger en urgence son ordinateur… Toujours pas de WIFI, dommage… Non, sincèrement, le confort à bord est irréprochable.

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Me voilà parti pour une petite escapade, direction l’espace fumeur (il me reste encore quelques vices…). Tiens je n’avais pas fait attention, l’ouverture des portes se fait par cellule photoélectrique… bien vu ! L’espace fumeur est un large compartiment où tout le monde se retrouve debout la cigarette au bec. Les cendriers sont un peu étranges, je n’avais d’ailleurs pas compris qu’il s’agissait des cendriers… Une large colonne aspire les fumées, fini l’odeur de tabac imprégnée dans vos vêtements à l’arrivée.

Un petit détour par les toilettes. Vitales. L’ouverture de la porte se fait en appuyant sur un bouton lumineux, on accède alors à un espace confortable, bien pensé.

Pour ce qui est du tangage, je rassure Alexis, il semblerait que le système de suspension ait été amélioré… Le pied marin est devenu moins indispensable même si la qualité déplorable des voies continue de créer par endroit des creux qui rendraient jaloux les participants du Vendée Globe.

Niveau service à bord, rien à changer, toujours des bars ambulants et un personnel souriant mais un peu trop masculin à mon goût.

En conclusion, un vrai progrès en terme de confort. Je pense à mes clients parisiens qui descendront nous rendre visite à Limoges, ils seront touchés à leur tour par le confort proposé. N’oublions pas tout de même que le prix du billet à augmenter de 7 €, soit près de 15% d’augmentation… Vous me direz tout à un prix, c’est vrai mais les économies réalisées en abandonnant le TGV pendulaire auraient pu permettre un maintien du tarif qui avait d’ailleurs déjà augmenté en juillet dernier. Ne parlons pas d’argent et retenons l’amélioration sensible offerte aux usagers. Le véritable progrès à mon sens, c’est d’avoir transformé la première classe en un véritable espace de travail confortable. C’était une de mes attentes principales. Juste un regret : le WIFI, indispensable si l’on veut être moderne, non ?

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