06/20/2005

Rencontres Haut-débit et territoires (1)

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Merci à Jacques-François Marchandise et Thierry Marcou de m’avoir proposé d’intervenir sur le thème “stratégie des territoires”. Je suis heureux d’avoir pu faire un peu de promotion sur Dorsal. Au vu de la bordée de questions qui m’ont été proposées et des compliments de Nicolas Chung (ARF) sur le projet, on voit que Dorsal est à la fois un étalon et une référence. Un clin d’oeil en passant à Jean-Bernard Majescas, qui n’est pas la dernier à mettre les pieds dans le plat 🙂 , ainsi qu’à Eric Jammaron.


Ce cycle de rencontres a le mérite d’être au coeur des débats et d’en suivre les évolutions avec beaucoup d’acuité.
Dans ces rencontres, on en apprend de belles. Entre autres que les taux de couverture affichés par France Télécom sont surhaussés de 5 à 8% car ils considèrent qu’un répartiteur adresse du débit à tous les abonnés qu’il dessert. Incroyable !
Quand on sait qu’en habitat dispersé, certains DSLAM ne couvrent pas 60% des lignes, il y a comme du foutage de gueule. Quand le grand FT nous promet 99% de la population couverte, 95 voire 91%, ce serait plus juste et surtout plus respectueux des départements ruraux qui se battent avec le tiers de leurs communes dans lesquelles la moitié des abonnés peuvent être péniblement desservies en DSL depuis le répartiteur.
On en est donc là, avec devant nous le point dur des 10% de population qui ne sont pas adressables par DSL quoi que l’on fasse. Pour ceux-là, les initiatives des territoires sont la seule solution et s’il y a une certitude, c’est qu’ils attendent des réponses.
En effet, et c’est un scoop, l’accès au réseau est maintenant la demande numéro un des rurbains. À 27% des attentes, devant les crèches et écoles et devant les infrastructures de transport !
Messieurs les élus, vos administrés veulent bénéficier des offres vues à la télé et vous allez devoir leur répondre. Malheureusement, l’opérateur historique est une entreprise privée comme les autres et de toute façon une bonne partie de vos électeurs sont hors zone pour le DSLAM. En limousin, c’est dans le tuyau, mais ailleurs, il y a comme un putain de problème pour 2007 !
J’avais déjà fait état du précédent rendez-vous, marqué par l’irruption de la L1425. Comme Nicolas Chung l’a souligné en rebondissant sur la question d’un participant, ce texte, s’il a eu le mérite de permettre aux territoires d’agir, est aussi un symbole du désengagement de l’Etat. L’ARF essaye de coordonner les initiatives régionales. C’est tant mieux.
Ça tombe bien, les expérimentations se terminent. Alain Ducass l’a clairement signalé. Le CPL a été estampillé bon pour le service et l’ARCEP nous a montré qu’elle avançait à pas comptés mais résolument vers l’attribution des licences WiMax pour la fin de l’année.
Il n’est alors pas étonnant que la question centrale soit le modèle économique et la recherche de la rentabilité. J’ai entendu à ce propos un paquet de lieux communs impressionnant, notamment sur la surdominance de l’opérateur historique, mais bien peu de réponses. Des heures sombres se présentent à nous.
Pendant ce temps Cegetel et 9 fusionnent pour essayer d’atteindre la masse critique, arrêter de perdre 300M€ par an et on va péniblement atteindre 50% des lignes dégroupées pour 60% de la population fin 2006. Pendant ce temps là, FT pousse la fibre jusqu’au sous-répartiteur en vue du prochain champ de bataille sur la paire de cuivre (L’ARCEP n’a pas donné l’autorisation, mais étudie la question).
Du coup, ce qui devait arriver est annoncé : une hausse des tarifs se profile, en tous les cas la fin de la baisse des prix. L’exception française qui nous faisait avoir les plus bas prix d’Europe touche à sa fin.
la suite demain soir avec un focus sur les technologies alternatives

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