06/21/2005

Rencontres Haut-débit et territoires (2)

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Je disais donc dans le précédent billet que les expérimentations de technologies alternatives touchaient à leur fin. C’est déjà le cas pour les Satellite/Wifi, BLR, UMTS, CPL et autres WiMax (bientôt renommé WDSL, on se demande pourquoi…). C’est donc presque l’heure des bilans.


Mais d’abord il y a les comptes. La quête du modèle économique durable stimule les interpellations à l’échelon départemental ou régional.
Dans leur malheur, le risque de régression des services offerts à l’usager par fin de l’expérimentation est compensé par le suivisme de l’opérateur historique, pressé de déployer de l’ADSL partout où l’ombre d’un projet alternatif pointe son nez.
À ce titre, Philippe le Grand (Manche Numérique) m’a bien amusé à raconter son jeu du jeu du chat et de la souris avec FT jusque dans un village de 500 âmes, pour revenir à La Haye du Puits et avoir ainsi permis à un paquet de bleds d’avoir l’ADSL. Ça pourrait donner des idées à d’autres 😉
Sérieusement, l’assemblée a pris une claque d’entrée quand Ortel nous a démontré que sur 6 500 000 lignes haut débit, il y avait 6 000 000 de lignes DSL, du câble et … 3000 lignes sur les technologies alternatives (Wifi, CPL, WiMax, etc.). En clair : rien !
On a alors mieux compris pourquoi les porteurs de projets de CPL restaient prudents. Cette technologie fonctionne plutôt bien en desserte (avec des réserves sur l’aérien), sauf que les opérateurs de services ne font aucun effort. Au vu du ratio précédent, ça se comprend, surtout si on pense que le modèle du CPL est un calque du DSL.
Du coup, l’abonné CPL a un peu de mal à entendre que la quelquechoseBox vue à la télé, c’est pas forcément possible.
Bref, pour le CPL comme mode de desserte de boucle locale, ça va se jouer maintenant. Si ça ne décole pas, il restera le câblage de la maison et des industriels qui y auront laissé des plumes. Ce serait dommage.
Pour sa part, le WiMax commence à se dévoiler. L’expérimentation de haute qualité du Val de Saintonge produit des résultats éclairants. Clairement, en point à point et pour de la collecte, pas de problème, pour le reste c’est aléatoire et il faut faire des tests in situ. Le débit et la portée ne sont évidemment pas au niveau de la théorie, mais c’est quand même très intéressant et surtout bon marché. Ce sera d’autant mieux maintenant que Intel a décidé de sortir une puce, permettant d’écraser le coût de l’équipement final. Reste à voir comment tout cela se comporte dans le brouillard avec une végétation d’été bien humide…
Les gens de la vallée d’Aspe (Pyrénées Atlantiques) m’ont beaucoup plus. Amener du débit dans des vallées isolées, avec des communes de 40 habitants, générer des usages de folie chez des populations que l’on attendraient hors-sujet, et avoir de bonnes perspectives de rentabilité, c’est fort.
En plus, quand ils nous racontent que le téléphone est en rade parfois plusieurs jours, mais pas le réseau, on se dit que le service public est vraiment en train d’être réinventé sur le terrain par l’usager lui-même. Enorme !
Une super idée de vacances cet été pour les accrocs du Wifi 🙂
Fin août, toutes ces expérimentations se terminent, le prochain épisode nous dira ce qu’il en reste de la suite.

gallery image