07/01/2005

Google est-il pris au sérieux ?

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Google a été créé en 1998 par deux étudiants de Stanford qui ont eu une bonne idée et se sont simplement dit “et pourquoi pas ?”.
Quand deux an plus tard (!) il est devenu leader des moteurs de recherche, beaucoup ont cru que ça n’allait pas durer. On y est encore.


Quand l’année dernière Google est entré en Bourse, le marché est resté perplexe, voir virulent puisque les deux jeunes entrepreneurs en tee-shirt sont passés par des enchères et pas par les professionnels de l’introduction en bourse. Ça a été un vrai succès et c’est sûr qu’il y en a qui ont fait la gueule devant tant de culot récompensé.
Mercredi, un an plus tard, l’action vient de passer la barre des 300$, soit 3x son cours d’introduction. Google pèse quatre fois plus lourd que General Motors.
Alors il y en a qui pensent que c’est une redite de la bulle et que tout ça c’est du vent. Ils ont tort. À l’époque de la bulle, les survaleurs étaient basées sur la promesse qu’il allait y avoir des clients, mais il n’y en a pas eu suffisamment ou assez vite. Aujourd’hui, les clients sont là et en masse, le train est à l’heure, s’il n’est pas déjà reparti ! Les liens promotionnels, qui sont la base du modèle économique de Google pèsent déjà 41% du marché de la publicité outre-atlantique. Le jour où ce sera le cas de ce côté-ci, il se sera passé quelque chose, c’est certain (!)
Aujourd’hui Google est toujours le moteur omnipotent sur la planète, on ne dit plus “to search”, mais “to google” pour parler de recherche en ligne. C’est aussi une forme de héraut du numérique et du réseau triomphant au sein de l’économie mondiale.
Google va le rester longtemps car dans cette société, l’innovation est au centre et peu importe le qu’en dira t’on. Il faut dire que ça remue son petit monde régulièrement, avec des initiatives à la fois simples, iconoclastes, toujours évidentes et d’échelle planétaire. Là où l’on n’a pas encore intégré ce que cela veut dire la société de l’information, ça fait de l’effet et c’est évidemment le cas en France et ce n’est assurément pas fini.
Evidemment ça marche et le marketing viral massif qu’ils génèrent est à ce titre probant. Ainsi l’exemple de GMail. Le top, ce sont les réappropriations, comme le montre cet exemple développé sur InternetActu à propos des Google Maps.
Finalement, en tous les cas ici, il a fallu que Google annonce GooglePrint pour qu’on prenne enfin au sérieux les deux ex-étudiants de Stanford. Car Serguey Brin et Larry Page ont tout compris des usages et de l’économie de la connaissance et leur singularité n’a d’égard que leur décalage avec les ténors habituels de l’économie mondiale.

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