09/13/2005

La Web Agency, une espèce en voie de réapparition

Author: Webmaster

On l’avait pourtant bien enterrée, personne n’osait plus en parler et quand par inadvertance on prononçait son nom, l’assemblée devenait confuse, gênée et s’empressait de passer à un autre sujet. Bien entendu, il y en avait toujours un ou deux pour prétendre en avoir vu quelques unes encore vivantes mais leurs affirmations ne tenaient pas la route longtemps. Les gens leurs répondaient “mais non, tu t’es trompé, c’est pas une web agency que tu as vu, c’est une SSII, la Web Agency elle utilise des anglicismes mystérieux, elle porte des strings et fait du yoga pendant les heures de bureau”. Réponse du premier “oui t’as raison, elle avait pas de string… c’était pas une web agency”. Sujet clos.

Oui mais voilà, des agences très sérieuses, portant des slips kangourous, solides financièrement, organisées, méthodiques et expérimentées se revendiquent à nouveau comme Web Agency. Alors que se passe-t-il ? Effet de mode vintage ? Retour de la bulle ? Morts-vivants ? Tentons un début de réponse.

Parlons déjà de ce que l’on connaît c’est à dire de nous puisque nous sommes nous-mêmes une ex-futur Web Agency.

Je me rappelle très bien en 2001 d’une réunion chez .gr autour de ce sujet.

Objet de la réunion : “Comment ne plus dire qu’on est une Web Agency tout en continuant à faire ce que font les Web Agencies ?”. Je vous laisse imaginer le casse-tête…

Première question, c’est quoi notre métier ?

Ben, on apporte à nos clients du conseil en technologies, communication, marketing et une fois qu’on a trouvé le bon équilibre entre ces différents sujets on met en oeuvre la solution et la démarche correspondante. Ok… donc nous sommes bien à l’intersection de trois métiers : le conseil, la communication et la technologie.

Seconde question, peut-on privilégier l’un ou l’autre de ces métiers ?

Pas vraiment… la réussite de nos clients est affaire de convergence entre ces sujets, leurs besoins se situent à l’intersection de ces cercles et ils sont besoin d’un prestataire multi-disciplinaires. Ok donc si on utilise le mot cabinet, çà va faire trop conseil, le mot agence, trop com, l’expression SSII, trop techno.

Troisième question : Y’a pas un terme un peu plus français parce que Web Agency çà fait un peu nouvelle économie qui se casse la gueule (je vous rappelle qu’on est en 2001…) ?

Si, Agence Web… blanc… bon et bien on est dans la m…. !

Après plusieurs heures de brainstorming nous aboutissons au terme de SSII avec un jeu de lettres sur le dernier I à savoir : Société de Services en Ingénierie de l’Internet, un prestataire plutôt technologique mais fortement ancré dans une culture Internet. Si l’on se remet dans le contexte, ce n’était pas forcément idiot sur un plan marketing car le rattachement à la technologie était une façon de s’ancrer dans un métier connu et stabilisé (celui de SSII) à l’heure où les métiers de conseils et de communication purs Internet accusaient un sérieux revers et où leur crédibilité était fortement remise en cause.

Sans nous satisfaire vraiment, cette nouvelle dénomination nous a accompagné jusqu’à aujourd’hui.

Désormais, les choses ont évolué. Tout d’abord, le nombre de prestataires spécialistes des Technologies de l’Information et de la Communication a fortement chuté depuis 2000 (peut-être de moitié…) et ne sont restés que des entreprises solides sur le plan des compétences mais aussi sur le plan financier… Passer une crise est toujours salutaire pour ceux qui y survivent ;-)… On en sort généralement éprouvés mais renforcés et confortés dans son modèle économique. Les prestataires ayant survécu aux temps difficiles sont ceux qui ont su privilégier le commerce à la finance, le développement d’un portefeuille clients plutôt que des levées de fonds miraculeuses. Ces prestataires là ont bien compris que le marché était devenu multi-disciplinaire, que l’Internet était l’affaire de l’entreprise tout entière et qu’il est donc crucial de proposer une offre de service experte et élargie à plusieurs métiers. Ce challenge n’est pas simple, faire collaborer des consultants, des créatifs, des ingénieurs développeurs… au sein d’une même méthodologie de travail et au profit d’un projet client complexe et étendu. Les agences Web y parviennent et pour rejoindre le propos de François Sutter de l’agence Blue Acacia, “ce n’est évidemment pas le modèle qui est problématique, mais tout simplement la dénomination.” Comment doit-on nous appeler ? Web agencies, agences interactives, agences technologiques, agences multimédia, … Voilà le débat lancé…

Alors groupe Reflect, agence Web 2.0 pour faire écho à la dernière note de Alexis ?

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