02/17/2006

Des limites de la croissance du nombre d'utilisateurs

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

S’il est une chose que représente le web 2.0, c’est l’arrivée dans un internet de masse, tant dans le nombre de ses utilisateurs que dans la part de ceux qui ont des usages avancés et qui sont en plein dans la Société de l’Information, un monde dont nous sommes habitués à la croissance. Ainsi, chaque année, la masse des internautes français gagne environ 15% et nous sommes fascinés par le doublement de la blogosphère tous les six mois ou par l’accroissement massif de la part des accès haut-débit. Mais ces tendances ont évidemment une limite et cela devient intéressant quand des pays plus avancés que la France semblent en avoir atteint une.


C’est en effet exactement ce qui se passe aux USA où, depuis trois ans, la croissance de la part de la population connectée stagne à 75%. Ce taux est également atteint par les pays européens les plus avancés comme la Suède et nous devrions mathématiquement l’atteindre d’ici quatre ans au rythme actuel (une éternité à l’échelle du net cela dit !). Cette année marque aussi une stagnation de la part des internautes à usages avancés (lecteurs de blogs, téléchargement de musique, etc.) à quelques 20% des usagers du réseau.
Voilà qui est intéressant, car si tant est que 75% de la population soit un plafond, cette majorité est théoriquement sujette à une croissance continue de ses usages, notamment au détriment de la consommation médiatique traditionnelle. Or, il apparaît bien que l’on tende vers une répartition des populations par profil d’utilisateurs, avec donc 25% de non-usagers pur et durs, 15% d’utilisateurs-acteurs à forts usages de publication et d’échange et une grande masse de gens plutôt situés en posture de consommation. Évidemment, tout cela n’est pas intangible et la question que je me pose est de savoir comment ces lignes peuvent bouger, notamment via le renouvellement générationnel et la montée en charge de la nouvelle.
Enfin, cela milite pour penser l’internet et les services en ligne de manière adaptée par rapport à leurs cibles et surtout aux postures numériques de celles-ci. Pour les services généralistes, cela signifie aller vers une approche plus fine, qui tient compte à la fois des postures individuelles mais aussi des dynamiques collectives cultivées par les gens. On en revient évidemment aux enjeux du web 2.0, sans doute même plutôt à ceux de la version qui va suivre.

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