10/19/2007

Un SDK pour l'iPhone ! Et alors ?

Author: Webmaster

Pour reprendre une expression chère à un de nos anciens présidents de la République, l’annonce de la disponibilité d’un SDK pour l’iPhone au mois de février prochain m’en a touché une sans faire bouger l’autre. Qui, dans 95% des cas aurait intérêt à développer une application client lourd spécifique à une seule plate-forme, quand il est possible de créer des applications web utilisables non seulement sous Safari, mais également sous Minimo, ou l’excellent Opéra Mini ? D’ailleurs, pourquoi se cantonner au monde de la mobilité quand on peut développer pour le web en général ?


Cela fait un moment que je prédisais à qui veut bien l’entendre que l’iPhone supporterait bientôt officiellement les applications tierces, et que la soit-disant fermeture de l’appareil n’était qu’un brique parmi bien d’autres dans la stratégie marketing d’Apple.

  1. Dans un premier temps, Steve Jobs annonce la sortie d’un téléphone aussi beau qu’efficace. L’objet n’est pas révolutionnaire d’un point de vue technique, même si le full touch screen et le full touch screen et le double tap sont une grande première, mais l’intégration des applications livrées entre elles et avec les applications traditionnelles Mac est extraordinaire.
  2. Une fois l’annonce du produit faite, avec son lot de buz traditionnel autour des nouveautés Apple, on apprend de la bouche même de Steve Jobs qu’il ne supportera pas les applications tierces.
  3. Les mac hackers réagissent, et parviennent à contourner les protections de l’appareil dès sa sortie. Une communauté de développeurs et de fans s’organise autour de l’iPhone, et produit un grand nombre d’applications totalement inutiles, donc complètement indispensables. Qui a besoin d’un télécran sur son téléphone ?
  4. L’iPhone sort aux États-Unis, chez AT&T uniquement. Là aussi, une communauté s’organise et parvient à débloquer le téléphone. Un véritable marché gris de l’iPhone s’organise avec l’étranger, et on assiste à une montée impressionnante du buzz, mais aussi du nombre de terminaux disponibles sur le sol français, alors même que les négociations entre Orange et Apple semblent au point mort.

Au final, Apple organise une véritable économie de pénurie à l’échelle mondiale (enfin tout est relatifs, nous étions 3 dans la voiture qui nous menait à Limoges ce matin, et tout le monde avait son iPhone). Il y a ceux qui en ont un, ceux qui en veulent un, et ceux qui n’en veulent pas. Difficile d’attirer plus l’attention sur un produit sans dépenser un seul centime. Maintenant que tout ce petit monde est bien mûr, Apple annonce en grande pompe l’arrivée d’un SDK en février prochain, maintenant que l’iPhone est suffisamment protégé des virus. Dormez tranquilles citoyens, contrairement à ses concurrents, Apple veille sur votre sommeil !
Et là, merveille, tout le monde y trouve son compte :

  • La communauté se sent écoutée, et se gargarise d’avoir fait plier Steve Jobs lui-même.
  • Les utilisateurs d’iPhone ont maintenant un parc d’applications tierces conséquent, ce qui rentre en ligne de compte dans l’achat d’un smartphone.
  • Apple a créé une communauté d’évangélistes et tout un parc d’applications sans débourser un centime.
  • Pour les développeurs de logiciels, une nouvelle manne financière est en train d’apparaître.

Évidemment, dit comme ça, ça fait un peu complot mondial pour le retour des Grands Anciens (ceux que l’on ne doit pas nommer), mais je ne suis pas certain d’être si loin que cela de la vérité.
Pour nous, développeurs web, cette annonce ne change à priori pas grand chose, puisque nous comptons sur l’extraordinaire expérience de navigation de Safari pour développer des applications intéressantes. On peut cependant espérer que les widgets soient vraiment supportés – l’application tierce ne leur permet aujourd’hui pas d’accéder au réseau – et imaginer toutes les interactions en termes de webservices et d’API qui pourront exister entre les applications web et les applications tierces. On peut toujours espérer qu’une déferlante iPhone pousse l’adoption du web mobile en France (et encore à 400 euros…), mais pas grand chose de mieux.

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