03/02/2009

Quand le web pose la question du changement de nom

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

On n’en a pas fini avec l’impact de Google et de son modèle de génération de trafic. La presse, qui constate sa dépendance, est marquée depuis longtemps maintenant par la propension à écrire pour Google, au détriment de la beauté du texte disent certains, d’un style force d’identité et de différentiation qui me fait dire qu’à vouloir trop optimiser on ne gagne pas toujours. Autant faire du bon SEO.
Dans la série “Internet change le monde”, mais pas forcément comme on l’entendrai,on apprend donc que madame le maire d’Eu, sise en Haute-Normandie, envisage sérieusement de changer le nom de sa ville, constatant le manque à gagner de son référencement sur le web. Le paradoxe, c’est que le moins pire dans cette affaire, est justement Google, et que le fond du problème est surtout la capacité à comprendre que “Eu” est une ville, sinon une destination.
Il est clair que la ville d’Eu, et plus largement toutes celles qui participent d’un toponyme plus ou moins signifiant de l’urbanité, nécessitent des réflexions élaborées en terme de search marketing ou plus largement de réputation. La question est sans doute celle du coûts, puisqu’il faut payer, même quand on est une collectivité locale, et que Madame le Maire d’Eu juge que, même s’il faut quatre ans au minimum pour changer de nom, ce sera finalement payant à terme. Pour autant, bien malin qui sera capable de me dire quel bon en avant aura fait la recherche et la visibilité sur le web de dans quatre ans, notamment avec le web sémantique. Madame la maire d’Eu pourrait peut-être proposer quelque chose qui fasse ressortir sa ville comme lieu géographique sinon touristique …
Cette histoire est évidemment signifiante de l’impact des usages numériques dans le tourisme, comme pour toute activité à plus ou moins court terme d’ailleurs. Mais elle m’a aussi rappelé des étudiants, qui se plaignaient d’un patronyme trop banal, alors que nous parlions de réputation et notoriété sur les réseaux sociaux. Nous avions convenu, en effet, qu’ils auraient sans doute plus d’efforts à faire. Le développement de l’usage des surnoms, qui représentent maintenant plus du tiers des carnet d’adresses sur les mobiles, est parfaitement caractéristique de la recherche d’une différentiation que le nom de permet pas.
Finalement, en mettant tout à plat, le web actuel pose de sérieux problèmes de visibilité à des gens qui, soit par banalité de leur dénomination, ou, paradoxe, par trop grande singularité. Eu fait le bonheur des cruciverbistes, mais les moteurs de recherche et les sites de tourisme n’ont pas encore rangé cette singularité au titre des éléments différentiants.

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