10/16/2020

RGPD, Data Privacy, Cybersécurité & écologie : le digital enfin mature ?

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Le digital n’est plus une simple composante de l’activité des entreprises ou des usages des consommateurs : c’est depuis plusieurs années un sujet massif qui concerne tout le monde. Dès lors, protéger l’utilisateur pouvant être exposé à toutes sortes de dérives est une priorité pour le législateur, mais aussi pour chaque marque. En effet, grâce aux droits qu’il possède, l’utilisateur peut facilement se retourner contre une marque, par exemple en cas de fuite de données ou d’envoi de contenu indésirable.

La data privacy, le RGPD et la cybersécurité sont donc au coeur de ce débat. 

En plus de ces grandes préoccupations, il est également important de mentionner que dans un contexte où il est urgent de protéger l’environnement, le numérique n’est plus antinomique avec l’écologie.

La crise du Covid-19 a révélé des manques, est-ce enfin l’âge adulte pour le digital ?

“Maintenant que le digital est partout, il est temps qu’il devienne responsable !”

Alors que le digital semble être entré dans l’ère “adulte”, il gagne en éthique, en sens et en durabilité.

Chaque français est désormais impacté par le numérique, chacun est interpellé dans sa vie personnelle, politique, culturelle… c’était déjà le cas, mais maintenant tout le monde à un point de vue sur tous les sujets d’actualité. Le digital adresse tous les sujets de la vie”, explique Alexis Mons, Head of Legal & GDPR chez Emakina. 

Les réseaux sociaux sont notamment devenus des plateformes d’expression inédites qui ont changé les règles du jeu. Facebook a joué un grand rôle dans les récentes élections américaines (et à venir ?). Instagram a permis l’émergence d’influenceurs qui ont bousculé le discours et la relation aux marques. Enfin, Twitter est devenu une puissante tribune pour les journalistes, les politiques et toutes les personnalités qui ont un message à faire passer.

Ces usages sont également interrogés massivement aujourd’hui, il suffit d’observer les questionnements autour de Facebook : la plateforme est-elle “bonne” pour la démocratie ? Comment traite-t-elle les fake news ? Doit-elle gérer elle-même les suprémacistes américains ? Alexis Mons souligne d’ailleurs l’échelle qu’ont pris les géants du numérique : “Les GAFA sont devenus des institutions politiques comme les autres, même Mark Zuckerberg veut être régulé.

C’est un marqueur fort de cette prise de conscience et de certaines dérives, le monde du numérique veut gagner en maturité. Il comprend que ses failles peuvent avoir de lourdes répercussions sur le monde.

La protection des données et le respect de l’utilisateur deviennent des priorités

Alors que les données personnelles des utilisateurs sont partout sur Internet, il est devenu primordial d’en prendre soin et de protéger le consommateur. En juillet 2020, la cour de justice européenne a invalidé le Privacy Shield : le bouclier de protection des données entre l’Union Européenne et les États-Unis, un accord dans le domaine du droit de la protection des données personnelles. Désormais, le consommateur européen peut se retourner contre les marques s’il refuse que ses données soient envoyées aux US. L’opérateur doit ainsi pouvoir protéger les droits des consommateurs européens comme le précise Alexis Mons : “L’internaute européen n’est pas une marchandise, les internautes sont de vrais gens, de vrais citoyens. Le respect de l’utilisateur (et de sa vie privée) est devenu un enjeu capital pour les marques.

Mais c’est également un sujet politique de plus en plus régulé. Sous le feu des projecteurs, toutes les entreprises (nos clients y compris) doivent ainsi veiller au respect de cette protection des données.

Le RGPD n’était qu’un début pour réguler le digital et l’améliorer

Alexis Mons explique que les actions actuelles ne sont qu’un début et que le RGPD n’était qu’une mise en bouche : “aujourd’hui il y a des actions qui n’ont pas un impact très contraignant. Mais attention, la mer monte vite au sens propre comme figuré. De grands changements vont devoir arriver très vite pour l’ensemble des acteurs : les cadres juridiques se construisent à grande vitesse. Les organisations doivent en avoir conscience pour avancer à la bonne allure et se mettre à niveau, anticiper et éviter tout retard… ou elles risquent de se prendre une énorme vague. Le RGPD, c’était juste l’apéritif.

Numérique et écologie ne sont pas antinomiques

L’impact du numérique sur l’environnement… et son potentiel.

De plus en plus, l’impact néfaste du numérique sur le climat est mis en avant. Par exemple, cela représente 15 % de l’électricité mondiale et si internet était un pays, il serait le troisième plus gros consommateur d’électricité, juste après les Etats-Unis et la Chine.

Stockage de données, énergie consommée par les data centers, fabrication de matériel et d’appareils… les causes de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre sont monnaie courante dans le digital. On lui attribue d’ailleurs entre 4 et 10 % du changement climatique… d’où l’engouement croissant pour ce que l’on appelle l’écologie digitale. Ainsi, depuis près de 2 ans, un débat relativement souterrain auprès des grandes entreprises du secteur a lieu pour savoir comment changer le rôle du digital sur la question de l’impact climatique et de la pollution. Car en effet, écologie et digital ne sont peut-être pas des secteurs si opposés qu’il n’y paraît.

Et si le numérique était un facilitateur de la transition écologique ?

Depuis plus de 20 ans, Emakina s’inscrit dans une logique où le digital peut participer positivement à la transition écologique. Mais si digitaliser peut aider à être plus respectueux de l’environnement, le numérique doit faire des efforts sur sa consommation d’énergie et ses émissions de GES.

Les initiatives commencent à émerger. Bonne nouvelle, même les géants du secteur s’y mettent. Les solutions d’hébergement plus responsables se multiplient, les nouvelles machines consomment moins d’énergie, Apple utilise de plus en plus de matériaux recyclés, Microsoft souhaite annuler son bilan carbone, le hardware devient plus durable, plus réparable et plus écologique, les futures batteries Tesla seront sans cobalt, etc.

Alexis Mons rappelle que la France n’est pas en reste : “Citons notamment la Loi sur l’économie circulaire, qui devrait d’ici fin 2021 contraindre tous les opérateurs à afficher le coût carbone de la box internet, des sites web, et plus globalement du hardware comme du software.

L’évolution est en marche mais la route est encore longue.

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